Un lundi -4h du mat- appel à 20km de tout centre hospitalier pour une crise d'asthme. D'emblée, la situation me parait grave malgré mes yeux pas bien réveillés, bricanyl ss cut. + iv de célesténe chez cette femme de 60 ans qui dit qu'elle va mourir... ce que je contredis . Appel de l'ambulance. La situation s'aggrave en quelques secondes (peur de l'hospitalisation?) avec arrêt cardiaque probablement anoxique. Tentative de réanimation avec l'ambulancier arrivé pendant ce temps... mais sans résultat... Annulation du SAMU .
Fin de consultation ordinaire,12h30. Appel du mari d'une des secrétaires du groupe (et c'est elle qui a pris l'appel): il étouffe! C'est plus un ami qu'un malade... Son histoire commence deux mois avant environ par des douleurs hémi-thoraciques gauches d'allure pariétales, mais une nette diminution du murmure vésiculaire de ce côté me fait demander un thorax chez ce sujet longiligne de 36 ans (pneumothorax partiel?): radio normale. Donc traitement classique AINS + coltramyl 8 jours. Pas de résultat probant et la douleur irradie maintenant dans le bras sur un trajet type d1-d2:consultation rhumato; résultat: psychosomatique voire simulation, diagnostic qui me parait peu probable connaissant bien (à fortiori ) cet ami. Bilan biologique peu perturbé en dehors d'une éosinophilie à 8%. Un scanner de d1-d2 était programmé quand me parvient l'appel urgent. A l'examen détresse respiratoire moyenne mais évidente, disparition totale du MV à gauche. Il refuse un transport médicalisé (bon!c'est un copain...) . Diagnostic aux urgences: épanchement pleural majeur, SANGLANT à la ponction; au scanner: aspect en faveur d'un mésothéliome pleural. Il décédera à l'hôpital 10 jours plus tard (2h avant la biopsie pleurale) d'une embolie pulmonaire massive. Adieu Mi......
Commentaires:revue par des spé, la radio de thorax initiale était bien normale. le développement du mésothéliome était surtout apical avec envahissement des plexus nerveux expliquant les douleurs du membre supérieur. l'éosinophilie entre dans le cadre des syndromes paranéoplasiques, comme la phlébite probable à l'origine de l'embolie au lever . Il n'a pas était retrouvé d'exposition significative à l'amiante.
http://www.med.univ-rennes1.fr/cerf/edicerf/THORAX/08_.html
http://www.im3.inserm.fr/campus/16/dossier.html
16h. Appel urgent reçu par la secrétaire: femme de 65 ans victime d'un malaise dont les caractères téléphoniques évoquent une crise de "spasmophilie". Cela m'étonne car je la connais bien et c'est pas vraiment son truc.
A mon arrivée , la malade est couchée sur le divan et se plaint de ne plus voir clair, elle est couverte d'un urticaire géant, la TA est imprenable, le pouls filant.
Un solumédrol 120 IV améliore rapidement la situation et me fait surseoir à l'adrénaline (elle est habituellement hypertendue).
Les secours arrivent alors qu'elle se sent beaucoup mieux, le bilan sera négatif.
La seule étiologie possible à ce choc anaphylactique: elle était en train d'éplucher des moules!
Depuis (cette histoire a 10 ans), elle évite ces bêtes là et ça ne s'est pas reproduit.
Si un spécialiste pouvait m'éclairer sur le mécanisme de ce choc: contact avec l'allergéne par voie trans-cutanée, olfactive (j'ai lu quelque part que c'était possible) ou autre?
Il a 47 ans , il est obése , plus ou moins diabétique (plutôt plus) , une prothèse de hanche bilatérale. Il a fait la grippe il y a 3 semaines.Sa femme appelle "parce qu' il ne tient plus debout" .
il n'a mal nulle part, mais est asthénique et surtout n'a plus de force: se lever du lit est pénible. Pas d' hyperthermie. Examen général normal. Je me demande s'il ne simule pas? mais non , je le connais : il est courageux et c'est un travailleur indépendant comme moi, alors?
alors? examen neuro: nette diminution de la force musculaire et abolition de tous les réflexes! Damned!A quoi pensez-vous? cliquez ici.
Quinze ans que je n'ai pas rendu visite à la tombe de mon père (700 bornes) . Je profite de vacances dans le coin pour lui rendre hommage . En arrivant au cimetière ma famille et moi voyons le VSAB des pompiers à l'entrée . ils amènent directement leurs clients là dans la région ?? Que nenni !!
Décontracté , j'entre pour tomber sur un attroupement autour d'une poubelle municipale.
Instinctivement j'avance pour porter secours: une femme âgée de 75 ans environ s'est largement ouverte la face en tombant sur la poubelle, elle est dans le coma, bradycardie à 40, marbrures sur le corps; Atropine? j'en ai pas ( en vacances , quoi! ), les pompiers non plus. Je confirme au SMUR, depuis le VSAB, la gravité de la situation.
Arrivé sur place une éternité plus tard, il confirme le BAV complet responsable de la chute et en était à l'isuprel quand je suis parti vers la sépulture paternelle... mais le coeur et l'esprit n'y était plus....
Appel de garde. Motif: le malade est "bleu". Il s'agit d'un homme de 25 ans sans antécédent notable. Depuis 2 jours il est "bleu" sans autre signe fonctionnel.
L'examen est pauvre, en particulier on ne note pas de dyspnée ni de tachycardie ni de douleur thoracique. TA normale. On retrouve uniquement la cyanose et un souffle systolique de pointe peu intense.
Je l'hospitalise pour examens paracliniques.
85 ans,très anxieux et hypocondriaque. Depuis 15 ans il m'appelle en urgence très souvent et 9 fois sur 10 pour rien. Ce jour là appel à 9h: il est en effet assez mal, fièvre à 39° avec une pneumopathie de la base droite. 13h: nouvel appel de son fils; cette fois il présente une hémiplégie droite. Evacuation par la fenêtre avec les pompiers.
Si le diagnostic de pneumopathie fut confirmée, par contre au scanner il ne s'agissait pas d'un AVC mais d'une tumeur cérébrale.C'est vrai qu'il se plaignait (entre autres) de maux de tête depuis longtemps mais, noyés dans un flot de plaintes, aucun des nombreux médecins consultés n'y prêta attention.
http://www.med.univ-rennes1.fr/cerf/edicerf/NR/NR008.html
72 ans, trés alerte physiquement et intellectuellement, cette sympathique patiente rentre prudemment chez elle un jour de neige. C'est une fois parvenue au porte-manteau qu'elle glisse et tombe sur le genou gauche: fracture de rotule droite. Elle se relève tant bien que mal mais retombe: fracture du péroné gauche. Péniblement elle s'agrippe au porte-manteau, la douleur la recloue au sol brutalement : fracture du col de l'humérus gauche. Heureusement elle est droitière, car à son retour de l'hôpital elle fait une hémiplégie gauche. Elle récupère lentement de tous ces malheurs mais l'os est fragile.
dernière mise à jour le 16/12/98